« C’est vrèye ou c’est pas vrèye ? »
C’est une phrase qui revenait fréquemment dans la bouche de ma grand-mère paternelle, avec son « acçont » yiddish à « coupèye » au couteau. Si tout ce que je relate ici est « vrèye », mon nom dans ce blog est un pseudonyme.
Lorsqu’on saisit le nom de ma famille maternelle sur Internet, c’est un de ses membres qui inévitablement apparaît : un oncle, une cousine… Je parlerai plus tard de cette unicité de notre patronyme. Quoi qu’il en soit, pour préserver l’anonymat de mes proches, j’ai préféré ne pas le mentionner. Si cela me soumet à quelques contorsions, ce n’est pas si gênant puisque la visée de ce blog est plus large : partager cette quête, cette (re)conquête des origines avec ceux qui, comme moi, se sentent concernés par la question des ascendants et de la transmission.
Pourquoi Léa de Kokjengak ?
Léa était le prénom francisé de ma grand-mère maternelle. Je ne l’ai pas connue, il s’en est fallu de peu : le cancer a eu raison d’elle alors que j’étais à quelques mois de naître. Une consonance proche a été choisie pour mon véritable prénom. Une boîte à bijoux de style art nouveau, une bague précieuse reçue trop jeune et que j’ai perdue, ce prénom enfin : tels sont les quelques éléments tangibles qui me viennent d’elle.
Et Kokjengak ? C’est la ville de Kirghizie où Léa (Laja en polonais, Lonia en yiddish) a donné le jour à ma mère et à son frère jumeau : une ville, donc, d’une importance centrale dans la généalogie familiale. C’est aussi un lieu aux accents exotiques que peu de gens connaissent. Je n’ai d’ailleurs aucune idée de sa juste prononciation.
Si vous qui lisez ces lignes possédez quelque information sur cette ville, actuelles mais surtout datant de l’époque de la guerre, je vous serai reconnaissante de m’en faire part !
Partir ou rester ?
Le 1er septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne. C’est le début de la guerre. A la faveur du Pacte germano-soviétique (23 août 1939) qui, dans des protocoles secrets, a prévu le partage de la Pologne entre l’Allemagne et l’URSS, cette dernière prend à son tour possession de la partie est de la Pologne le 17 septembre.
Comme tous les Varsoviens, ma famille se trouve ainsi confrontée à un dilemme : des deux envahisseurs, lequel choisir ? Rester face à l’occupant allemand ou fuir du côté soviétique ?
Je dirai dans un prochain billet quelle fut leur décision – que vous avez peut-être devinée…
Léa de Kokjengak